La mobilisation des syndicats mercredi à Wall Street a donné une nouvelle dimension au mouvement des indignés. Non seulement en amenant des milliers de personnes dans les rues du bas de Manhattan à New York, mais aussi en “ouvrant” d’une certaine manière la protestation à d’autres milieux plus traditionnels. Les manifestants risquaient, en effet, d’être caricaturés comme des « soixante-huitards » radicaux ou marginaux, trop éloignés, en tout cas, de la grande masse de la population américaine pour réellement peser sur la scène politique.
Certes, les syndicats américains n’ont plus le pouvoir qu’ils détenaient dans les années 1950 et 1970, lorsque l’AFL-CIO, la principale confédération ouvrière, organisait près de 40% des salariés.
Aujourd’hui, 12% seulement des travailleurs américains sont membres d’un syndicat. L’effilochement du secteur industriel sous l’effet des délocalisations, les changements sociologiques au sein de la population américaine, la mise en œuvre par le patronat de campagnes anti-syndicales et l’apparition de divisions au sein de l’AFL-CIO sont plusieurs facteurs, parmi d’autres, qui ont érodé le pouvoir du syndicalisme américain.
Toutefois, les syndicats continuent à détenir une réelle influence, notamment dans des Etats où les Démocrates sont le parti dominant, comme New York. Les centrales financent généreusement les candidats du Parti démocrate et mobilisent leurs membres lors des campagnes électorales.
Un changement de discours
La Maison Blanche doit dès lors tenir compte de leur engagement aux côtés des « indignés de Wall Street ». Elle doit également entendre leur discours, car celui-ci pourrait déterminer l’angle et les arguments de la campagne électorale.
Or, au fil des mois, la protestation est passée d’une dénonciation du chômage ou des saisies de logements à une stigmatisation de plus en plus ferme des inégalités. Le slogan « Nous sommes les 99% » fait mouche et se retrouve sur de plus en plus de pancartes et d’interviews micro-trottoir: « nous sommes les Américains menacés par « un pour cent » de super-riches et de spéculateurs qui ont profité de la crise et narguent les pauvres du haut de leur prospérité », expliquent les manifestants.
Le thème des inégalités s’inscrit ainsi dans le débat politique. Jusqu’à quel point ? Difficile de le prédire car une majorité d’Américains, selon certains sondages, rechignent à critiquer un système économique et social qui célèbre la réussite et la richesse, même si celles-ci se paient par un degré d’inégalité inédit parmi les grandes démocraties industrielles.
Pour les Démocrates et pour les syndicats qui craignent une montée de la « droite décomplexée » lors du prochain scrutin, l’enjeu est de briser l’exploitation par le Tea Party des ressentiments suscités par la crise et de dévier vers le « one percent » la responsabilité du sentiment que « l’Amérique va à vau l’eau ».
“Guerre des classes”, ont rétorqué des candidats républicains. “Si vous n’avez pas de boulot ou si vous n’êtes pas riche, vous ne devez en prendre qu’a vous même“, a lancé le candidat africain-américain républicain et empereur de la pizza, Herman McCain.
Oui, “c’est la guerre des classes”, leur a répondu le fameux financier et multimilliardaire “de gauche” Warren Buffett: “c’est ma classe qui l’a déclarée et qui l’a gagnée“.
Un “populisme de gauche”?
La protestation prend de cette manière une autre dimension plus politique. Certains élus démocrates ont entendu le message. Au Sénat, ils proposent notamment d’imposer une surtaxe de 5% sur les détenteurs de revenus supérieurs à 1 million de dollars afin de financer le programme de création d’emplois annoncé par le président Obama. Au populisme de droite, représenté par le Tea Party, y aurait-il aussi désormais comme lors des périodes tourmentes de l’histoire américaine l’émergence d’un “populisme (un terme qui n’a pas aux Etats-Unis la connotation négative européenne) de gauche?”
Les manifestants se plaignent des stimuli accordes aux banques par example!
Absolument ridicule car en fait, ces stimuli relevent de la politique socialiste (d’Obama et des Europeens) mais certainement pas du capitalisme.
Le capitalisme aurait laisse toutes ces companies aller a la banqueroute pour peut-etre revenir plus tard mieux structurees par elle-memes.
Ces manifestations prevues depuis longtemps et dirigees par SEIU, Code Pink and AFL CIO annoncent le debut d’une revolution communiste: un vrai echec comme l’a deja prouve l’histoire! La memoire de l’homme est si courte et l’histoire a ete falsifiee dans le but de retourner a la realisation d’un systeme utopique et meurtrier
James, il me semble qu’entre les deux extrêmes que sont le système actuel et un “communisme utopique et meurtrier” il y a pas mal de marge hein! Je pense que l’état doit jouer son rôle de redistribution des richesses, si les inégalités sont inévitables leur réduction est possible et plus que souhaitable.
C’est vrai que le pouvoir politique perd de plus en plus d’influence sur la gestion économique au profit des grosses sociétés. Mais ce n’est pas une fatalité et comme dit la chanson “we gotta take the power back!” 🙂
Le systeme socialiste n’a rien resolu. I a endette des pays comme l”Europe. Meme les Chinois et les Russes, faux communistes, n’y croient plus! Le meilleur system, c’est le capitalisme car il produit de l’argent qui peut aider les moins fortunes. Il ne s’agit pas de donner de l’argent (food stamps…) mais une education pour que la population pauvre peut aussi se relever.
””’James, il me semble qu’entre les deux extrêmes que sont le système actuel et un “communisme utopique et meurtrier” il y a pas mal de marge hein!”””’ NON DIDIER, pas vraiment de marge car le malaise de ce systeme social de dettes finit par evoluer & devenir un systeme meurtrier (Stalin, Mao…..)
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