Le président du Comité international olympique, Jacques Rogge, s’est légitimement félicité du bon déroulement des Jeux de Londres et il en a profité pour appeler la ville de Rio de Janeiro à en tirer les leçons. « Nous ne pouvons pas être complaisants, a-t-il déclaré à l’intention des autorités brésiliennes. Je suis confiant et optimiste, vous allez organiser de bons Jeux. Mais évidemment, vous devez tous comprendre que cela demande beaucoup de travail, beaucoup d’organisation et il n’y a pas de temps à perdre ».
Entre Londres et Rio, toutefois, il y a aussi en février 2014 Sotchi, en Russie. Si les Jeux olympiques d’hiver semblent respecter le calendrier des préparatifs, ils risquent de donner des maux de tête au CIO, un peu à l’exemple des Jeux de Pékin, qui avaient soulevé de nombreuses réticences et critiques, principalement de la part des organisations de défense des droits humains.
Echaudées par le CIO, qui, contrairement à ses promesses, s’était gardé de trop insister auprès de la Chine sur la nécessité d’améliorer la situation des droits de l’Homme, les ONG sont bien décidées cette fois à donner le « la » et, dès le tomber de rideau à Londres, elles se sont empressées de mettre les Jeux d’hiver de Sotchi à l’agenda de leurs campagnes internationales.
Le 11 août, dans un article publié dans le Washington Post, Jane Buchanan et Yulia Gorbunova, deux chercheuses de Human Rights Watch, ont dénoncé une série d’abus à Sotchi et interpellé le CIO et les autorités russes. Selon l’ONG, les ouvriers immigrés (turcs, serbes, ukrainiens, etc.), qui travaillent sur les chantiers des Jeux, seraient victimes de nombreuses violations de leurs droits sociaux et contractuels (non-respect des heures de travail, versement erratique des salaires), des familles auraient été expulsées de manière arbitraire et sans compensation équitable de leurs terrains afin de permettre la construction des infrastructures sportives et des journalistes auraient été mis sous pression après avoir informés sur ces abus et irrégularités.
Le CIO? “Peut mieux faire”
Très fair play, HRW souligne que le CIO est intervenu à plusieurs reprises pour résoudre certains de ces problèmes, mais l’association estime que le CIO doit en faire davantage pour corriger et prévenir les abus. Les JO d’hiver et ses organisateurs sont ainsi dans le collimateur d’une organisation qui a la capacité de savoir et de faire savoir.
Le CIO va devoir une nouvelle fois affronter les conséquences du choix d’un pays controversé. Certes, il y aura sans doute de l’hypocrisie et de l’opportunisme politiques dans les critiques suscitées par les Jeux de Sotchi, mais la démarche des associations de défense des droits humains échappe à cette suspicion de manipulation des protestations, car elle exige tout simplement le respect par Moscou de ses propres engagements internationaux. Des Jeux d’Atlanta (Etats-Unis) à ceux de Sotchi, HRW applique froidement les mêmes grilles d’évaluation du bilan des droits humains dans la ville et le pays d’accueil.
Dans cette guerre d’images, le Comité est dans une certaine mesure à la merci de la puissance invitante. Si la Russie du président Poutine se durcit, pourchasse les journalistes dérangeants, harcèle la société civile, Jacques Rogge, comme il l’a dit à l’intention du Brésil, ne pourra pas être « complaisant » non plus à l’égard de la Russie. Et pour reprendre ses propres mots, « il n’y a pas de temps à perdre ».
http://www.infowars.com/factory-owners-federal-prisoners-stealing-our-business/
Et les droits de l’homme dans les prisons US qui payent 0,23 ct de l’heure pour fabriquer les uniformes de l’armée et font faire faillite aux boites privées? Les nouveaux Goulags jamais dénoncés.
Pour info les rapports de HRW sur les prisons aux Etats-Unis
http://www.hrw.org/en/united-states/us-program/prison-and-detention-conditions