“Au secours, Obiang revient à l’UNESCO”

Les Etats membres et les organisations qui, l’année dernière, avaient réussi à bloquer le Prix international UNESCO/Obiang Nguema Mbasogo pour la recherche dans les sciences de la vie, sont de nouveau sur le pied de guerre. Leur victoire est, en effet, remise en cause à la suite d’une intense campagne de lobbying menée au sein de cette Institution des Nations Unies censée défendre l’éducation, les sciences et la culture, mais aussi la liberté d’expression.

Conseillé par des agences internationales de relations publiques richement dotées, mais profitant également de son statut de président de l’Union africaine, Teodoro Obiang, le président de Guinée équatoriale, a réussi à convaincre les chefs d’Etat africains, réunis en juillet, d’appeler l’UNESCO à restaurer le Prix. En août, plusieurs Etats d’Afrique centrale, dont la République démocratique du Congo, se sont par ailleurs engagés à soutenir, fin septembre, la candidature de la Guinée équatoriale au conseil exécutif de l’UNESCO.

Or, selon les rapports des ONG, des Nations Unies ou du Département d’Etat américain, la Guinée équatoriale est une pétro-dictature dénoncée pour ses violations des droits humains, sa répression de la liberté de la presse, ses inégalités sociales et sa corruption.

Au secours, Obiang revient à l’UNESCO! Imaginez un Prix UNESCO/Robert Mugabe pour la liberté de pensée ou un « Prix UNESCO/Kadhafi pour la Tolérance”, s’exclament les opposants, qui sont bien décidés à faire dérailler une fois pour toutes ce projet.

L’année dernière, alors que certains dirigeants africains s’efforçaient de qualifier la campagne anti-Obiang de « néo-colonialiste » et d’ « anti-africaine », des dizaines de personnalités du continent, dont le Prix Nobel sud-africain Desmond Tutu, le journaliste zimbabwéen Geoffrey Nyarota, lauréat 2002 du Prix Guillermo Cano/UNESCO pour la liberté de la presse, les grands écrivains nigérians Wole Soyinka et Chinua Achebe, la mozanbicaine Graça Machel (épouse de Nelson Mandela), avaient exprimé leur plus vive opposition. Ils avaient rappelé en particulier que l’UNESCO, selon les termes de sa constitution, a pour objectif d’ « assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous ».

Ce lundi, plusieurs organisation (Human Rights Watch, l’Association Sherpa, le Comité de Protection des journalistes, Global Witness, Open Society Justice Initiative…) ont signé un communiqué commun demandant à l’UNESCO de renoncer à ce “prix discrédité”.

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