Ma chronique de ce mardi dans Le Soir est consacrée au « baiser de la mort » apposé par le colonel Kadhafi sur le front de ceux qui l’ont fréquenté et courtisé, que ce soient des milieux révolutionnaires et tiers-mondistes, des entreprises ou des gouvernements.
Le Canard enchaîné, que je viens de lire avec un peu de retard, apporte une intéressante addition à ce panorama édifiant. Dans son édition du 7 septembre, il titre en effet que « des experts des services secrets français ont aidé Kadhafi à espionner les Libyens ». Le journal satirique s’appuie notamment sur un reportage du Wall Street Journal à l’intérieur des bunkers des services de sécurité libyens.
L’installation de systèmes d’écoute aurait été réalisée par la firme Amesys et la supervision des équipements d’espionnage électronique aurait été effectuée, « à la demande de Sarkozy », par des officiers de la Direction du renseignement militaire et de la DGSE. « Peu importait, ajoute Le Canard, que l’un des chefs des services libyens s’appelle Abdallah Senoussi, le beau-frère de Kadhafi, impliqué dans l’attentat contre l’avion français d’UTA et condamné par contumace ». Cet attentat, qui a eu lieu le 19 septembre 1989, avait fait 170 victimes.
Outre les habituels “si c’est pas nous, ce seont les Chinois ou les Américains qui auront les contrats”, La justification de cette coopération avec le maître de Tripoli rappelle celle offerte par les services secrets américains et britannique à l’époque de George Bush et de Tony Blair : lutter contre les extrémistes islamistes et Al-Qäida. Un peu court, cancane Le Canard, qui voit dans ces outils de surveillance le souci du régime de surveiller tous ses opposants…même ceux qui aujourd’hui sont appuyés par les avions de l’OTAN.
Comme d’habitude, c’est la double morale de la France, elle donne son soutien aux dictateurs tant qu’ils servent à ses intérêts économiques, financier et géostratégiques, et les lâche s’ils décident de ne plus l’obéir. C’est la même chose avec la Syrie.