Libérez Ai Weiwei! Le Parlement européen se mobilise

Une session urgente sur la Chine a été convoquée ce jeudi au Parlement européen à Strasbourg. Les parlementaires veulaient protester, en effet, contre la vague d’arrestations de dissidents et d’intellectuels orchestrée par le pouvoir, une répression qui s’est intensifiée depuis le début des révoltes populaires dans le monde arabe.

Parmi les dernières personnes arrêtées, Ai Weiwei, un artiste mondialement connu, qui expose actuellement ses œuvres au Tate Modern de Londres. Il a été interpellé à Pékin alors qu’il s’apprêtait à s’embarquer pour Hong Kong. On ne dispose à ce jour d’aucune information sur son sort, mais les autorités ont fait savoir que l’artiste avait été arrêté pour “suspicion de crime économique”.

Le président du groupe libéral au Parlement européen, l’ancien premier ministre belge Guy Verhofstadt, a exigé la libération immédiate d’Ai Weiwei et remis en cause la participation des libéraux européens à une conférence interparlementaire sino-européenne prévue en mai prochain à Pékin. Un autre parlementaire libéral, le britannique Edward McMillan-Scott, auteur en 1996 d’un rapport qui avait débouché sur l’instauration d’un dialogue des droits de l’homme entre l’Union européenne et la Chine, a proposé de son côté de suspendre « un exercice qui n’a produit aucun résultat tangible ».

Jeudi, le Parlement européen a adopté une résolution, largement appuyée par les groupes politiques (Démocrates chrétiens, socialistes, verts, libéraux, gauche unie, etc.), qui demande la libération immédiate et sans condition d’Ai Weiwei, et qui condamne les pressions exercées sur les activistes chinois, sur leurs familles ainsi que sur les journalistes étrangers. Il conditionne également la tenue de la rencontre interparlementaire de mai prochain à l’accès aux prisons où sont détenus les dissidents mentionnés dans la résolution.

L’Union européenne est en train de négocier un nouvel accord cadre avec la Chine et les parlementaires ont demandé que le respect des droits de l’homme en fassent partie intégrante.

Cette position du Parlement semble refléter un agacement croissant à l’encontre de la Chine, alors que l’influence chinoise sur l’économie européenne s’est accrue ces derniers mois, notamment dans les pays européens fragilisés par la crise financière.

L’Europe se retrouve ainsi de nouveau écartelée entre son discours et ses intérêts, entre le Parlement européen et la Commission…A suivre

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